La Colchide : le pays de la Toison d’Or… Sakartvelo : le nom géorgien de la Géorgie.

Les récents conflits qui opposèrent la Géorgie à la Russie suite à la sécession de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud ne doivent pas être un obstacle à votre visite du pays à vélo. Si vous aimez les sommets, vous serez comblé par le Grand Caucase et ses 5 000 m au nord, le petit Caucase au sud vers la frontière turque et à l’est, verrouillant la plaine de Kakhétie, les Monts du Daguestan. Le Grand Caucase accessible aujourd’hui en toute sécurité par une route neuve jusqu’à Mestia recèle des vestiges unique au monde : les villages de « maisons tours ».

La Géorgie est aussi le berceau mondial de la vigne et du vin avec plus de 500 cépages recensés depuis 7 000 ans. Les plaines côtières ont été longtemps le jardin fruitier de l’URSS. C’est aussi (avec l’Arménie) le premier État chrétien au monde et vous ne ferez pas deux pas sans tomber sur un monastère ou une église médiévale. Les sites troglodytes de David Garedja à la frontière azérie, de Uplistsikhe, près de Gori ou encore de Vazdia dans le petit Caucase, près de la Turquie sont exceptionnels.

Ce que vous aimerez certainement

  • L'absence de visa pour un séjour de moins de 90 jours
  • L’accueil géorgien
  • Les demi-pensions chez l’habitant
  • Les possibilités de camping sauvage pour les inconditionnels
  • Les incontournables Katchapouris (pains au fromage) et les matsoni (yaourts maison)
  • La faible circulation à l’exception de l’axe principal Batumi Tbilissi
  • Des paysages aussi variés qu’exceptionnels
  • « Always ultra »… La passerelle moderne sur la Koura à Tbilissi
  • Les bains publics à Tbilissi
  • Les églises et monastères

Ce que vous pourriez ne pas aimer

  • L’insistance des géorgiens à vouloir vous faire ingurgiter de la Tchatcha à 70° (eau de vie de marc)
  • « Always ultra »… La passerelle moderne sur la Koura à Tbilissi
  • La Cathédrale Orthodoxe Sameba construite par un milliardaire sur une nécropole Arménienne à Tbilissi
  • Voire le quartier arménien abandonné par les autorités de Tbilissi
  • Une indigestion de monastères…
  • Batumi cité balnéaire cosmopolite
  • Les tchourtchkhélas – confiseries nationale à base de gelée de raisin et de noisette ou noix…

Généralités

Distances/reliefs

Ce pays est petit par la taille, mais cerné par un relief imposant. Avec 69 700 km² il est presque dix fois plus petit que l’Hexagone. Pour un routard qui ne fait que le traverser pour rejoindre l’Azerbaïdjan, il y a moins de 500 km entre Batumi et la frontière Azérie avec un relief modéré. Quant à la distance séparant ses frontières russes au nord et turques ou arméniennes au sud, elle ne dépasse pas les 200 km.

En Svanétie dans le Grand Caucase, les téméraires passeront le Zagari pass à 2 624 m pour aller tutoyer les sommets à 5 000 m de la frontière russe. À l’est ils contempleront jusqu’en été les sommets enneigés du Daguestan dominant les vignobles célèbres de la haute plaine de Kakhétie qui s’ouvre sur l’Azerbaidjan et vers la Caspienne, route ancestrale vers l’Orient.

On rejoint les pieds du Mont Kazbek et les rares stations de sports d’hiver par la route Militaire (appellation historique) qui part de Tbilissi en direction de la frontière Russe (que vous ne franchirez pas) en traversant le Grand Caucase par la passe du Darial.

Météo/ Climat

Les plaines côtières d’Adjarie et de Gourie connaissent un climat subtropical humide avec un régime venteux d’Ouest. En Kakhétie à l’Est, le climat est plus continental, les pluies modérées et les vents dominants viennent de la Caspienne au sud-est. Partout ailleurs, dans les montagnes du Caucase, le climat est alpin mais les très grands froids venus du nord sont bloqués sur la Russie par les hauts sommets. Au sud-est le long de la frontière azérie, la steppe consacrée essentiellement à l’élevage est souvent balayée par un vent venu des bords de la Caspienne en Azerbaidjan.

Y aller (ou en repartir)

  • Aéroport à Tbilissi et à Batumi.
  • Par le train jusqu'à Odessa et prendre un ferry à Illitchivsk environ 20 km au sud d'Odessa, pour Poti ou Batumi, 1 départ par semaine, 80/90 $ 3 repas inclus. Compagnie UKR Ferry.
  • Train jusqu’à Istanbul puis bus jusqu’à Batumi.
  • On peut arriver en vélo, par la frontière turque au sud de Batumi.
  • En venant de Russie, la route Vladikavkaz-Tbilissi 'via Kazbegi) est ré-ouverte au transit international depuis 2012, mais il y a plusieurs tunnels étroits qu'il est préférable de franchir en sollicitant camion ou véhicule.
  • Les cyclistes qui seraient venus par le nord de la Mer Noire, ne pouvant traverser l’Abkhazie, peuvent prendre un cargo-ferry à Odessa (Ukraine) (https://www.ukrferry.com/en/schedule) ou à Sotchi (Russie) et rejoindre Poti ou Batumi (environ 40 heures de bateau, compagnie UKR Ferry 200$ (repas et vélo compris).
  • Les cyclistes peuvent aussi passer de ou vers la Turquie par une frontière montagneuse à Vale en direction ou venant de Kars ou Ardahan.
  • Il y a trois postes frontières terrestres entre la Géorgie et l’Arménie : Bavra, très près de la frontière turque sur un haut plateau à 2 160 m d’altitude, Muganlo, à peu près au milieu, sur la route M6, Bagratashen, côté Azerbaïdjan, sur la route M7
  • Vers (ou venant de) l’Azerbaïdjan il y a deux passages, le premier au sud de Rustavi près de la frontière arménienne et un autre à l’extrême Est du pays par la plaine de Kakhetie et la ville de Logodekhi. (vers l'Azerbaidjan E-Visa 25€, actuellement suspendu.https://www.evisa.gov.az/#)

Langues

Si déchiffrer le cyrillique s’acquiert assez vite, c’est un peu plus compliqué pour le géorgien, une langue et une écriture qui lui sont propres. Or le cyrillique tend à disparaître. En revanche n’importe quel géorgien parle russe donc avoir quelques rudiments est un plus. L’anglais est peu parlé, seulement par les jeunes dans la capitale.

À vélo

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Carte / Guide

  • Carte Reise Know-How Kaukasus 1:650 000 qui couvre Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan
  • Caucase-Géorgie-Arménie-Azerbaïdjan Freytag & Berndt 1:700 000
  • Le guide Petit Futé est acceptable pour les infos touristiques et les sites à visiter
  • Lonely Planet, "Georgia Armenia Azerbaijan", version exclusive en anglais     

Routes-Circulation

Sur la route, les panneaux routiers sont clairs et souvent en double écriture (latin-géorgien).

Sur l’axe Batumi-Tbilissi (Route M1), certains tronçons sont aujourd’hui des autoroutes mais la majorité de l’itinéraire est encore abordable à vélo et peut faciliter certaines liaisons. Le trafic camion est important dans certaines tranches horaires correspondant sans doute aux arrivées portuaires. La route Zugdidi-Mestia (Svanétie) est absolument neuve et très peu fréquentée. De Tbilissi à Telavi (en Kakhétie), la route par le col de Gombori (1 600 m) est neuve et également peu fréquentée.

Le réseau routier s’améliore très vite. Les rues en villes en revanche sont souvent ignobles dès que l’on quitte les axes centraux.

Vélo

Pas de conseils particuliers. Du bon matériel est toutefois préconisé pour affronter le tronçon Mestia Kutaïssi par le col de Zagar.

Réparations

Aucun magasin ni atelier semble-t-il en dehors de Batumi. Des vélos enfants en vente dans beaucoup de commerce mais rien qui ne pourrait vous satisfaire en matériel spécifique.

Transports locaux

On peut faire le trajet Batumi Tbilissi (ou inverse) en train avec le vélo.

  • Une ligne existe vers Erevan en Arménie avec 16 heures de trajet
  • Une ligne BTK (Bacou, Tbilisi, Kars) est en construction avec des gares surréalistes et ultramodernes à 2 000 m d’altitude, pour une future liaison de la Caspienne à la Turquie.

Pour les transports locaux et courts trajets, utiliser les marchroutkas, petit minibus très bon marché, à privilégier pour les visites de monastères proches des villes. Mais sans doute rarement la possibilité de mettre le vélo sur le toit.

À Tbilissi, le métro est utilisé pour certains déplacements urbains.

Rouler au quotidien

Hébergements

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Terrain de camping : il en existe sans doute datant de l’ex URSS…

Camping sauvage : possible sur tout le territoire

Auberge de jeunesse : néant

Hôtels : rien à Poti. À Batumi pour ceux qui arrivent par la côte de la Mer Noire, mais sans doute chers. À Gori, l’hôtel Intourist (25 €) peut-être une solution, mais actuellement en réfection, risque de devenir inabordable.

Guesthouse / Chambre d’hôte / Pension chez l’habitant : globalement des services identiques sous des vocables différents, entre 10 et 15 € selon le nombre de repas. Corrects et sympathiques. C’est ce type d’hébergement que l’on recherchera en Géorgie.

Coup de cœur : à Tbilissi, il faut loger à la maison de Ketevan, une pension en centre-ville. La propriétaire parle très bien français. Il y a une grande cour et elle vous racontera sa Géorgie.

Approvisionnements

Nourriture

Des kiosques ou gargotes sympathiques avec les incontournables katchapouris (pains farcis). De petits restaurants pas chers parfois. Dans les marchés, fromages, pain (pain lavash), charcuterie (type ex-URSS) et surtout les petits plats et les petits déjeuners pantagruéliques dans les pensions chez l’habitant.

Fruits et légumes le long des routes à très bon prix.

Eau

Les précautions d’usage pour l’eau du robinet, mais souvent consommable, surtout en montagne. Nombreuses possibilité partout. Eau minérale gazeuse « Borjomi » réputée et excellente, bière bon marché.

Réchaud

Il n’est sans doute pas impossible de trouver des cartouches gaz après des heures de recherche, alors on privilégiera le réchaud à essence.

Téléphonie mobile-Internet

Pas de cybercafé à tous les coins de rue, mais dans les villes quelques possibilités et également dans les pensions ou guesthouses, sous réserve d’avoir son propre PC.

Contacts

Relations

Contact facile avec les géorgiens, mais freinés par la barrière linguistique.

Des sollicitations souvent pour piccoler…

Tourisme

Peu de tourisme.

Habillement

On gardera sous la main une tenue vestimentaire adaptée pour la visite de certains lieux de culte (pantalon long pour les hommes et robe pour les femmes).

Enfants

Pas d’incompatibilité pour voyager avec des enfants, mais on voit peu d’enfant dans les rues. Privilégier alors l’hébergement chez l’habitant.

Sécurité

Il n’y a plus de problèmes en Svanétie, les ethnies locales ayant fait allégeance. Partout ailleurs dans le pays, on est en sécurité. Les règles élémentaires seront observées, comme partout, dans les grands centres urbains et les lieux très populeux (gares routières, marchés, etc). On reste prudent sur les grands axes routiers, car même si le taux d’alcoolémie toléré est zéro, compte tenu des pratiques locales on peut s’attendre au pire…

Pour aller plus loin

Articles apparus dans la revue CCI

  • Donnez le numéro / date de la revue et mettre un lien vers le/les numéro à télécharger si possible
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Itinéraires

La Svanétie 350 km, 5 100 m dénivellé

 
Lien vers itinéraire

Situons le départ à Zugdidi, quelques kilomètres au nord de l’axe Poti-Kutaïsi-Tbilissi. Vous en profiterez si la pluie vous bloque ici pour voir une curiosité, dans un jardin luxuriant, le palais Daviani, construit par un neveu de Napoléon 1er qui avait épousé une fille d’ici…

Nous longeons d’abord la frontière sécessionniste Abkhaze, mais la situation est calme et aucune présence militaire n’est visible à l’horizon. L’habitat est dispersé le long de la route en faux plats sans villages constitués avant Jvari. On est alors à 280 mètres d’altitude et les contreforts du Caucase sont déjà visibles. Commence alors l’ascension d’un premier col (735 m) avec quelques passages sévères et un décor superbe sur le réservoir de l’Engouri. Vers le km 75, un gros hameau Khaishi, peut servir d’étape, on peut s’y ravitailler et y loger chez l’habitant.

La route (neuve et parfois en béton) remonte toujours la vallée de l’Ingouri, fougueux et charriant des sédiments noirs. La rivière est très encaissée et les flancs abrupts sont couverts de forêts. C’est une succession de montées descentes. Les premiers sommets enneigés apparaissent au loin. La vallée s’élargit, la montée devient plus franche et parfois ardue, le premier col à 1 493 m est franchi, devant vous, l’Ushba, énorme tour rocheuse de 4 700 m. Les premières maisons-tours apparaissent dans des villages en contrebas. La première grosse concentration de maisons-tours très photogéniques est à Lenguedi. Puis c’est Mestia (altitude 1 430 m à 140 km de Zugdidi), centre touristique en devenir. Les pensions chez l’habitant sont nombreuses. La ville est en réfection totale. Vous pouvez vous poser là quelques jours, les possibilités de randonnées pédestres sont nombreuses avec ou sans guide.

L’étape suivante sera Ushguli, village phare de Svanétie et pour le rejoindre la piste devient difficile. Il y a deux cols à franchir, 1 930 m au km 15 puis 2 090 m au km 43. Les descentes sont techniques et fastidieuses avec quelques gués. Entre les deux cols, on suit la vallée de l’Inguri où se perpétue une vie rurale moyenâgeuse. La montée du second col se fait dans des gorges difficiles avec une piste très caillouteuse. On croise de rares 4x4. Le second point haut étant atteint, on découvre alors l’immensité du Caucase et le village d’Ushguli constitué en plusieurs hameaux de maisons-tours. On poussera jusqu’au hameau le plus éloigné, Jibiani (altitude 2 080 m, km 43 depuis Mestia, qui recèle plusieurs « guesthouse », mais pas d’épicerie. Entre le bas et le haut du village, une rampe de 300 m à plus de 20 % dans la caillasse… De Jibiani aussi les randonnées possibles sont nombreuses.

Il n’y a plus de ravitaillement avant Lenteghi 78 km.

À Jibiani, commence l’ascension vers le col de Zagar, altitude 2 624 m. Les pourcentages sont forts, parfois à plus de 12 % dans la caillasse. Le passage du col est souvent marqué par un immense névé persistant. Le décor est exceptionnel dont le Shkhara 5 193 m. La descente est très difficile, 2 km à 15 %, de nombreux gués. La piste suit ensuite une rivière, traverse quelques maigres hameaux. On est redescendu sous les 1 200 m d’altitude. Des possibilités de camping sauvage.

On retrouve le bitume à Lenteghi (78 km depuis Ushguli). La végétation est à nouveau luxuriante.

 
 

Au km 164 on arrive à Kutaïssi (le pot de chambre de la Géorgie). Les pensions chez l’habitant sont dans la ville haute, accessible par des rampes et des ruelles pavées ignobles. La vieille ville est agréable et on visitera la Cathédrale de Bagrati (si la réfection est terminée). En contrebas le long du Rioni, la ville restaurée de Kutaïssi n’est pas désagréable.

De là, je conseille les marchroutkas depuis le centre-ville pour visiter les monastères proches de Guelati et Matsutemo. Les passionnés d’histoire pousseront jusqu’à Vani, découvrir l’antique cité royale de Colchide.

2/ Kutaïssi – Gori – Tbilissi  (300 km – dénivelé 2 085 m)

Cet itinéraire sera décrit succinctement car il s’agit de l’axe principal géorgien et en fonction des sensibilités de chacun (emprunter ou non les grands axes), de nombreuses variantes sont possibles en empruntant de petites pistes ou routes latérales. Toutefois, cet itinéraire est important car il permet de rejoindre Tbilissi.

Jusqu’à Zestaponi, la route suit une vallée puis commence à s’élever lorsqu’on arrive vers le petit monastère en galet d’Ubisa avec ses ruches dans le cimetière et sa tour-clocher séparée. La route monte ensuite jusqu’au col/tunnel de Rikoti à 920 m d’altitude (le tunnel de 1,8 km est éclairé) puis la route descend vers Sourami où l’on visitera la forteresse et une ancienne église catholique reconvertie et avec un peu de chance, un pope jovial vous goinfrera de cerises blanches.

On fera l’impasse sur la cité industrielle de Khashuri  pour aller bivouaquer après Agara sur un plateau aride et le lendemain on visitera avant de rejoindre Gori, le monastère du VIIe siècle de Ruisi puis celui, majestueux, d’Urbnisi.

On ne fera pas l’impasse sur Gori - ville natale de Staline – mais surtout à cause de la richesse des sites à proximité. D’abord le site troglodyte d’Uplistsikhe exceptionnel et facile à joindre le long de la Koura dans un décor de western, quant à l’Église d’Aténis Sioni, on l’atteindra en remontant une vallée bucolique, véritable Eden sinuant entre les vergers et les treilles immenses.

 
La vallée de l’Aragvi
 
La cathédrale de Samtavissi

Après Gori si on reste sur « l’autoroute » on pourra visiter à proximité la cathédrale finement ouvragée de Samtavissi actuellement en restauration (attention vous n’irez pas plus loin, au-delà c’est l’Ossétie du Sud sécessionniste). Après avoir parcouru un plateau assez venté, vous quitterez l’axe autoroutier pour entrer dans Mtskheta, là où se joignent les eaux de la Koura venue du petit Caucase et celles de l’Aragvi descendues des glaciers du Grand Caucase. Vous logerez chez deux mamies, en face de la Cathédrale de Svetitskhoveli et vous y ferez une indigestion d’abricots. Votre vélo au repos, vous pourrez visiter ce cœur spirituel de la Géorgie, puis à pied vous ferez l’ascension vers le monastère de Djvari qui domine la ville sur l’autre rive.

Tbilissi n’est plus qu’à 25 km et c’est chez « Kétino » (Guesthouse Ketevan.) que vous irez poser votre barda avant de découvrir la capitale Géorgienne.

De la Khakhétie aux steppes de David Garedja ( 8 jours – 420 km – 4 700 m dénivelé positif)

Cet itinéraire part de la capitale Tbilissi à 430 m d’altitude. On quitte la ville le long du fleuve, puis on s’élève sur « l’autoroute de Kakhétie » que la largeur des 4 voies rend confortable pour le cycliste malgré un trafic intense. On fera ainsi presque 30 km pour s’élever jusqu’à 780 m d’altitude avant de quitter cette route M5 pour prendre à gauche la route neuve de Gombori où les voitures sont rares et les camions absents. Peu de difficulté, une suite de montées descentes, quelques villages. Au km 65, on est encore à seulement 1 100 m d’altitude et les 5 derniers kilomètres à 10 % de moyenne nous amènent au col de Gombori, km 70, alt 1 628 m. On pourra bivouaquer dans la descente.

Au km 16 près le col, les passionnés d’architecture religieuse mettront la flèche à droite pour grimper quelques kilomètres jusqu’au monastère de Shuamta (alt 1 020 m) avant de descendre jusqu’à Telavi, chef-lieu de la Kakhétie. De l’autre côté de la vallée de l’Alazani, s’élèvent les sommets enneigés du Daguestan. En 2013, la ville est un immense chantier gouvernemental. Comme en Svanétie, l’État mise sur la manne touristique alors on restaure… Les pensions chez l’habitant sont nombreuses. Vous visiterez le palais du Roi Irakli II et vous pourrez aller visiter quelques domaines vinicoles proches.

Vous reprenez la route 42 vers le nord-est et là encore, les plus courageux ou les plus passionnés tourneront à gauche au km 9 pour monter au monastère d’Ikalto puis redescendre à votre point de départ, vous quittez la route 42 vers le km 11 et traversez cette plaine jusqu’à la cathédrale d’Alaverdi (20 km depuis Télavi) monument phare de la Kakhétie. Après avoir franchi l’Alazani, on repart vers le sud-ouest par la route 43 pour longer le versant oriental de cette vallée. Ce sera l’occasion de visiter l’église fortifiée de Grémi, et éventuellement le monastère de Nekresi. À Kvareli vers le km 77, vous trouverez des pensions chez l’habitant. L’itinéraire traverse ensuite la vallée pour rejoindre les coteaux du massif de Gombori traversé il y a quelques jours. C’est un petite route en faux plat descendant puis remontant, à travers cultures et vignobles jusqu’à Velitstsikhe ou l’on tourne à gauche sur la route 42. Les villages se succèdent et selon les saisons vous pourrez vous rassasier de fruits en bord de route (en juillet ce sont les pêches). À Bakurtsikhe, on ignore la route qui retourne à Tbilissi et on continue en direction de Sighnaghi (on prononce Sirnari) que l’on atteint au terme d’une bonne grimpette, la ville étant perchée à 750 m d’altitude. Nous sommes au km 231 depuis Tbilissi. C’est la première bourgade qui a eu il y a quelques années, le coup de pouce gouvernemental du Président Saakachvili. Perchée, enceinte d’une muraille et de forêts, la cité jouit d’un site exceptionnel et la vue sur la plaine est grandiose. Presque toute la ville a été rénovée… pour le pire et le meilleur… C’est une des premières destinations touristiques pour les Géorgiens.

 
Le monastère de David Garedja
 
Le point de vue depuis Sighnaghi

Par une route de montagne on rejoindra la route M5 que l’on suivra jusqu’à Sagarejo, altitude 700 m où l’on fera des provisions car on quitte alors la route M5 et vous ne trouverez plus rien pendant deux jours. À Sagarejo, on prend sur la gauche une petite route en direction du Monastère de David Garedja encore distant d’une cinquantaine de kilomètres. La route est étroite mais bitumée et assez bien indiquée. On s’élève dans des steppes où domine l’élevage. Le vent souffle du sud. Les paysages deviennent immenses et superbes. Les derniers kilomètres avant le monastère sont en piste. Le monastère est bâti sur le flanc nord d’une arête, dont le flanc sud, situé à cheval sur la frontière azérie abrite une multitude de grottes et cavernes recouvertes de fresques religieuses, hélas dramatiquement détériorées à l’époque soviétique. Vous êtes alors au km 350 depuis Tbilissi.

Le retour vers Rustavi se fait par des pistes de qualité moyenne dont une partie fréquentée par les militaires dont on peut voir une énorme caserne un peu avant le terme de la descente. Nous sommes dans une région sensible avec l’oléoduc BTC (Bacou Tbilissi Ceyhan) et la frontière Azérie.

De Rustavi on peut rejoindre directement Tbilissi.

Articles connexes

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