États-Unis

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L’Amérique est un immense pays où la langue, la culture, la monnaie ne changent jamais pendant des milliers de kilomètres.  

Traverser les États-Unis à vélo peut être à la fois surprenant et fascinant. Fascinant par la beauté et la diversité des paysages de ce pays-continent. Surprenant car on y découvre  un univers parallèle où l’on croit savoir ce qui va arriver, comprendre ce qui se passe, mais qui est en réalité toujours différent de ce à quoi on s’attend.

Quelle contradiction entre les stéréotypes que nous voyons à la télé et de l’autre côté l’amabilité, la curiosité et la générosité spontanée des américains chez eux, dans des petites villes dont on n’entend jamais le nom.

Ce que vous aimerez certainement

  • Les gens, ouverts et souriants dans les petites villes et les villages
  • Les cartes Adventure Cycling Association et leurs trajets élaborés par des cyclistes pour des cyclistes
  • La variété – les États-Unis sont quasiment  un continent : des villes immenses (24 villes dépassent les deux millions d’habitants) mais également la nature dans tous ses états : montagnes,  prairies, déserts, fleuves et lacs.
  • Beaucoup de routes ont un épaulement: cela fait office de piste cyclable, bien que leur  état et leur  largeur laissent parfois à désirer.

Ce que vous pourriez ne pas aimer

  • La circulation sur les grandes routes
  • La nourriture, souvent limitée à la restauration rapide
  • Le manque de variété pour le ravitaillement dans les petits supermarchés ruraux. Parole d'un cycliste hollandais : « Je peux acheter 15 variétés de Pringles,  mais jamais une pomme. »

Généralités

Distances/reliefs

Pays au relief très varié. A l’ouest, les montagnes Rocheuses s’élèvent à plus de 3 000 m. Les Appalaches à l'est sont plus basses mais, à cause des dénivelés, parfois plus difficiles. Le centre – le « Mid-West » ou « Fly-over Country » (parce que la majorité des Américains ne le voit que d'un avion en le traversant) - est largement plat et sans difficultés. Le sud-ouest – par exemple le Nevada – est une succession de cols. Ainsi, le Monarch Pass est à 3 440 m, soit 700 m plus haut que l'Iseran, bien qu'il commence à plus haute altitude et que la pente ne soit « que » de 5%. Le nord-ouest (la Virginie, le Missouri) peuvent faire penser à la France. Les prairies d'Ohio sont accessibles mais « you'll see enough corn to last a lifetime, buddy ! », ce qui pourrait se traduire par “tu verras assez de grains pour toute une vie, ami !”

Météo/ Climat

Plus froid, souvent beaucoup plus froid, qu'en France en hiver, jusqu'à 42° en été. Attention aux orages et surtout aux tornades dans le Mid-West, beaucoup plus importants qu'en France ( t'as jamais vu Le Magicien d'Oz ? ). Les cols des Rocheuses sont enneigés jusqu'au printemps.

Vents

Le grand débat : rouler d’est en ouest ou l'inverse ? En principe, le vent vient plus souvent de l'ouest. La réalité est plus contrastée.

Y aller

Par avion, à cause de l'Atlantique. Mais possibilité d'y aller en cargo, moins stressant et sans jet-lag, mais beaucoup plus lent.

Pour un séjour limité à 90 jours, possibilité de dispense de visa sous réserve de conformité du passeport à certains critères (voir le site de l’ambassade des Etats-Unis. Pour un séjour plus long, un visa est obligatoire (http://french.france.usembassy.gov/visas/besoinvisa.html). Mauvaise nouvelle : Les 90 jours ne recommencent pas en passant quelques jours au Canada ou au Mexique !

Langues

Les américains ne sont pas connus pour leur maîtrise des langues étrangères ! Tout le monde parle anglais, sauf dans le sud-ouest ou dans certains quartiers où l'espagnol sud-américain est plus répandu..

À vélo

Carte / Guide

Rien de mieux que les cartes de l'Adventure Cycling Association, conçues spécifiquement pour les cyclistes par les cyclistes (www.adventurecycling.org/routes-and-maps/adventure-cycling-route-network/).

A part cela, il n'y a pas beaucoup de choix. Les cartes de chaque État, bien qu'elles soient souvent gratuites dans les hôtels ou dans les bureaux de tourisme, sont décevantes pour les habitués des cartes Michelin ou IGN. Elles sont conçues pour les chauffeurs de voitures et camions. En revanche, pour découvrir un seul État, rien de mieux qu’un atlas Delorme.

Routes-Circulation

Six millions de kilomètres de routes ! Circulation importante et à grande vitesse sur les axes principaux, à éviter à tout prix. Les deuxième et troisième réseaux sont beaucoup plus abordables, loin des grandes villes. Peu de circulation sur les  petites routes, voire les plus grandes routes dans les régions peu habitées.

A noter que bien que la bande d'arrêt d'urgence et l'épaulement ne soient pas obligatoires, c'est normal que les cyclistes les empruntent.

Des pistes cyclables « rails to trails », anciennes voies ferrées devenues « voies vertes », se développent progressivement.

Vélo

Pas de différence avec la France.

Réparations

Des vélocistes un peu partout, sauf dans les plus petites villes. En cas de difficulté, commander la pièce à distance : internet normalement gratuit et disponible dans presque toutes les bibliothèques. La vente à distance marche bien aux États-Unis et la pièce arrivera souvent le jour suivant. À noter : des marques autres que Shimano sont difficiles à trouver. Et les pneus de 700 de qualité cyclo-tourisme sont également difficiles à trouver. Les pneus de 26 pouces sont disponibles partout.

En cas d'urgence, un supermarché type Wal-Mart aura des pneus et peut-être d’autres pièces, mais de moindre qualité.

Transports locaux

Difficile. Le réseau ferroviaire comprend bien 270 000 km de voies ferrées mais le territoire est immense. Des trains régionaux pourraient transporter un vélo pas emballé mais il faut vérifier (http://francais.amtrak.com/home). Les trains à grande distance sont confortables, équipés de cabines et d'un restaurant. Mais un vélo doit être emballé et, même emballé, ne peut pas être chargé à toutes les gares. Encore une fois, il faut vérifier.

Les bus type Greyhound prennent un vélo en housse ou dans un carton en payant un supplément : http://www.greyhound.com/en/ticketsandtravel/baggageinformation.aspx)

Les vols domestiques dépendent de la compagnie d'avion mais normalement le transport d’un vélo est payant. Celui-ci doit être emballé. A noter : un vélociste peut souvent emballer votre vélo pour environ $40. Taxi de et vers l'aéroport normalement sans difficulté pourvu que le vélo soit emballé.

Rouler au quotidien

Hébergements

Il y a des hôtels et motels partout, à des prix abordables. Pas trop d'auberges de jeunesse.

Beaucoup de villes, même les plus petites, ont un camping. Le prix est variable et sans logique. Les sites KOA sont de bonne qualité et bourrés de facilités mais aussi les plus chers.

Le camping sauvage, bien qu’il soit autorisé, est souvent difficile. Une nouveauté inédite : on peut planter sa tente dans un parc municipal gratuitement. Se renseigner auprès de la police.

Approvisionnements

Nourriture :

Des fast-foods partout. Moins fréquents, des restos type « ma and pa » (maman et papa), qui valent le détour. Il suffit de demander un « ma and pa restaurant » et tout le monde comprendra. Les petits supermarchés sont souvent décevants mais les plus grands sont vraiment énormes.

Eau :

Potable partout. Difficile à trouver dans les déserts et régions montagneuses du sud-ouest mais sans difficultés ailleurs. Penser à une pompe à filtre dans les régions difficiles, mais pas nécessaire ailleurs.

Réchaud :

Du gaz dans les grands supermarchés et aussi les rares magasins type « outdoor ». Les cartouches sont normalement à vis ; les cartouches type Camping Gaz, qui se percent sont beaucoup moins disponibles.

Téléphonie mobile-Internet:

Les cabines téléphoniques sont rares mais se trouvent quelquefois aux stations d'essence dans la campagne. Il est plus facile et moins coûteux d’acheter un portable sur place. Il y a quelques réseaux mais, à la campagne, ni l'un ni l'autre ne marchent très bien.

Contacts:

Relations :

facilité, accueil

Tourisme :

Les bureaux de tourisme sont de bonne qualité mais pas fréquents. La police est souvent utile.

Habillement :

Comme en France sauf que, à la plage, se mettre topless est très tabou !

Enfants

Pas de problèmes  particuliers.

Sécurité

Beaucoup mieux que la télé n'en donne l'impression ! Pas de problèmes là où tu iras en cyclotouriste. Mais attention dans les grandes villes, où tout peut changer d'une rue à l'autre. Là, la réputation peut se justifier ! Se renseigner à l'hôtel. Dans les petites villes, les centres villes des grandes villes et un peu partout, pas de problème de sécurité. Une exception : les ours sont dangereux ! On les trouve dans l'ouest et surtout le nord-ouest du pays. Normalement ils ne présentent aucun problème pour les êtres humains. Ils mangent plutôt les baies et c'est intéressant de les voir – à bonne distance – quand ils grimpent un arbre pour en trouver. Mais... ils sont attirés la nuit par l'alimentation, même le dentifrice et les bidons dans les campings. La plupart des campings ont une armoire. Utilise-la

Pour aller plus loin

On peut rouler n'importe où, naturellement, et les États-Unis sont trop grands et trop variés pour dire qu'une région ou un trajet est plus intéressant qu'un autre. La plupart des cyclistes aux Etats-Unis traversent tout le pays. Adventure Cycling, association née voilà un peu plus de trente ans, l’homologue de notre FFCT, a établi un ensemble d’itinéraires dans tout le pays, empruntant de petites routes tranquilles qui permettent d’éviter les horreurs des « interstates » et les inconvénients d’une société fondée sur la culture automobile. Ces itinéraires ne comportent pas de signalétique spécifique mais les cartes qui les décrivent représentent une mine d’informations pour les cyclotouristes car elles indiquent avec précision tous les campings, les hôtels, les magasins pour le ravitaillement,  les vélocistes, etc.

Le parcours le plus connu et le plus fréquenté est le Trans-America Trail entre la Virginie à l'est et l'Oregon, sur le Pacifique. Je l’ai parcouru il y a quatre ans jusqu’au centre du Kansas. Le « Trans-Am » est quasiment une autoroute cycliste ! Tous les jours on y croise d’autres cyclistes chargés de sacoches. Ils sont beaucoup plus nombreux qu’on ne l'imagine aux États-Unis, pourtant réputé le pays de l’automobile. Pour traverser tout le pays entre les océans, compter trois mois. http://www.adventurecycling.org/routes-and-maps/adventure-cycling-route-network/transamerica-trail/ Adventure Cycling a également tracé d’autres grands itinéraires : le Southern Tier, dans le sud du pays et le Northern Tier au nord.

http://www.adventurecycling.org/routes-and-maps/adventure-cycling-route-network/northern-tier/

http://www.adventurecycling.org/routes-and-maps/adventure-cycling-route-network/southern-tier/

Itinéraires

Le Northern Tier (par Leo Woodland)

Le parcours Northern Tier court de l’Atlantique au Pacifique, du Maine à Anacortes.  Compter environ 4 mois au départ de Montréal. Départ donc un 3 mai de Montréal avec Stéphanie, l’occasion de se rappeler un discours historique, célèbre des deux côtés de l’atlantique :  « Vive le Québec... Vive le Québec LIBRE ! ». De là, cap au sud et entrée aux Etats-Unis vers la petite ville de Ticonderoga. Ensuite,  nous prenons à droite, nous passons sous les Grands Lacs, en  n'oubliant pas de visiter les chutes de Niagara. Nous passons par Titusville où, au 19ème siècle, on a trouvé du pétrole pour la première fois. Le monde moderne était né ! Au sud de Chicago, nous obliquons vers le nord, vers  Minneapolis.

De là, nous suivrons le Mississipi jusqu’à sa source où nous avons pu franchir cet immense fleuve d’un seul pas ! Suivront ensuite les prairies et le Montana,  Big Sky Country (le pays du grand ciel). Passage du col de Logan à 2025 m dans le parc national du glacier. Ce sera enfin la mythique Going to the sun, qui offre des points de vue spectaculaires sur les glaciers et les cascades et servit de décor à de nombreux films. Elle nous emmènera vers Anacortes et son port au bord du Pacifique. Nous visiterons ensuite Seattle, la plus grande ville de l’Etat de Washington,  réputée pour sa pluie et son café (lieu de naissance de Starbucks). Nous y passerons quelques nuits avant de recommencer vers le nord, visitant l'usine Boeing au nord de la ville.

Nous repasserons alors au Canada à Vancouver pour suivre un parcours classique, dont la Icefields Parkway, par Jasper et Banff avant de terminer à Calgary au début de septembre.

http://www.crazyguyonabike.com/doc/page/?o=1&page_id=140113&v=ij Voir aussi l’article de Léo Woodland dans la revue Cyclo-Camping International n°119 (été 2011)


L’excellent site de « Adventure cycling »  http://www.adventurecycling.org/ et la carte des routes cyclables : http://www.adventurecycling.org/routes-and-maps/us-bicycle-route-system/national-corridor-plan/    (carte ci-dessous)


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