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Géographiquement enclavée et géopolitiquement isolée par ses trois voisins (Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan) l’Arménie reste une destination qu’on vous invite à découvrir à vélo. Un mois suffira pour découvrir cette petite République, mais si vous disposez de plus de temps vous pourrez combiner cette visite avec celle de sa voisine, la Géorgie.

Les eaux bleues du Lac Sevan à 1 900 m d’altitude, la silhouette du Mont Ararat qui vous accompagnera dans la plaine verdoyante et viticole de l’Araxe jusqu’à Erevan, les centaines de monastères médiévaux qui, tous perchés, solliciteront fortement vos mollets seront pour vous autant de souvenirs inoubliables. Les montagnards pourront s’offrir le toit de l’Arménie, le Mont Aragats culminant à 4 094 m. Globalement revêtu, le réseau routier principal est très peu fréquenté et il est donc inutile de se perdre sur des pistes difficiles.

Premier État Chrétien (avec la Géorgie), la religion vous accompagnera partout ainsi que les khatchkars, pierres dressées gravées de croix et que l’on ne rencontre nulle part ailleurs. Vous êtes français, alors, on vous parlera souvent de Charles Aznavour et de Jacques Chirac… et bien qu’en terre chrétienne, vous ressentirez une atmosphère et une hospitalité orientale… Bienvenue en Eurasie.

Ce que vous aimerez certainement

  • Les églises et monastères médiévaux
  • La silhouette du Mont Ararat et son sommet immaculé
  • La fête de l’eau en juillet avec une jeunesse s’aspergeant copieusement…
  • Les vieux joueurs de nard (backgammon) dans les parcs publics
  • Le tuf rose et ocre décoré de motifs médiévaux des bâtiments de la Place de la République à Erevan s’illuminant au coucher du soleil
  • Les truites du lac Sevan
  • Les khorovadz et le pain lavash, versions arméniennes du chiche-kebab et du pain tandoori
  • Les sites exceptionnels de Garni et Kéghart

Ce que vous pourriez ne pas aimer

  • La chaleur estivale
  • La fête de l’eau en juillet… si c’est vous qui êtes aspergé
  • Les côtes et encore les côtes…
  • Les chiens des bergers nomades Yézidis sur les flancs du mont Aragatz…
  • Visiter Garni et Kéghart un dimanche de fête…

Généralités

Distances/reliefs

Pour plagier le petit Futé, l’Arménie n’est pas un pays de montagne, l’Arménie est une montagne… Les trois quarts du pays sont situés entre 1 000 et 2 500 m d’altitude. Moins de 30 000 km² (environ trois départements français) et 3 millions d’habitants, telle est la réalité actuelle.

La réalité géographique est autre, le massif arménien, 10 fois plus grand que l’Arménie, s’étire de la Turquie à l’Iran. Le nord du pays, près de la frontière géorgienne, est verdoyant à l’Est et les forêts peuvent y être denses. Le Nord- Est est constitué de hauts plateaux plus dénudés, glaciaux en hiver et déclinés avec le surnom de Sibérie Arménienne. Au Nord-Ouest d’Erevan, s’étend l’énorme massif de l’Aragatz, le toit de l’Arménie, ancien volcan culminant à plus de 4 000 m. À l’est, le col de Sevan donne accès à cette immense mer intérieure, trois fois le Lac Léman à 1 900 m d’altitude. Au-delà vers l’Est, c’est l’Azerbaïdjan. Au Sud du lac Sevan, on franchit la chaîne de Vardenis par le col de Selim (2 410 m) pour entrer dans le Zangezour, cette langue étroite qu’est l’Arménie méridionale, volcanique, escarpée, aux canyons encaissés et débouchant à l’extrême sud sur l’Iran. Quant à l’ouest du pays dominé par le mont Ararat, en Turquie, il est formé de l’unique et immense plaine du pays, la plaine de l’Araxe, verdoyante, viticole, maraîchère, fruitière.

Météo / Climat

Froid voire sibérien en hiver, caniculaire en juillet août. Attention toutefois, les altitudes peuvent réserver des surprises en été en cas de mauvais temps.

On pourra çà et là rencontrer des zones ventées en cas de perturbations atmosphériques locales, ou aux passages des cols, mais on ne saurait définir un régime venteux particulier.

Y aller

En 2023Visas e-visas obtenu rapidement par Internet sur evisa.mfa.am (sous réserve des conditions d'accès selon votre pays d'origine à vérifier sur le site https://www.mfa.am/fr/visa/) 8 $ (6 €) pour 21 jours, 41 $ (30 €) pour 120 jours, entrées multiples 55 $ (39 €)

Les ressortissants français n'ont plus besoin de visa pour les séjours de moins de 30 jours en Arménie, et ceci vaut aussi bien pour une arrivée par la frontière terrestresque par avion. Les visas simples et ordinaires peuvent être délivrés à l’aéroport et aux points de passages frontaliers.

Il n'est plus possible de visiter le Haut Karabakh depuis début 2023, jusqu'à nouvel ordre. Ce territoire est désormais azerbaïdjanais, et tous les postes frontière entre Azerbaidjan et Arménie sont fermés jusqu'à nouvel ordre.

Avion Aéroport international de Zvartnotz (Erevan), Compagnie Czech Airline, Alitalia, Armavia, Air France

Passages terrestres

  •  de Géorgie vers l’Arménie, il y a trois postes frontières terrestres :

 - Bavra, très près de la frontière turque sur un haut plateau à 2 160 m d’altitude

 - Muganlo, à peu près au milieu, sur la route M6

 - Bagratashen, coté Azerbaïdjan, sur la route M7

  •  vers (ou de) l’Azerbaidjan : frontière fermée. Attention, des incidents armés sporadiques se produisent parfois près de la frontière à l'est de Sotk (col entre Vardenis et ex Haut Karabagh), à l'est de Goris (ex corridor de Latchin), et à l'ouest de Sisian (route vers l'enclave azerbaidjanaise du Nahkichevan)
  •  de (ou vers) l’Iran, la frontière est à Norduz (Noghdooz) côté Iran, et Agarak côté Arménien. Attention, depuis début 2023, la route M2 Goris - Meghri est coupée par l'armée azerbaïdjanaise au niveau du col de Vorotan, entre Goris et Kapan.

 Dans le sens Iran-Arménie, obtention du visa arménien au poste frontière. Voir la rubrique Visa

 Dans le sens Arménie-Iran, il faut obtenir son visa iranien avant.

  •  Avec la Turquie, pas encore de frontière ouverte … un jour… peut-être…

Langues

L’arménien avec son alphabet spécifique de 36 caractères initié au Ve siècle par Mesrop Machtots. On y parle encore russe mais l’anglais n’est pratiqué que de façon intimiste dans les grandes villes.

À vélo

Carte / Guide 

Bonne carte Reise Know How Kaukasus 1:650 000 qui couvre Arménie Géorgie Azerbaïdjan, éviter la carte International Travel Map Azerbaijan and Armenia. Le guide Petit Futé est bien pour les infos touristiques, les sites à visiter et une approche du pays, Lonely Planet, "Georgia Armenia Azerbaijan", version exclusive en anglais.

Les panneaux routiers sont assez rares mais souvent en double écriture cyrillique et arménien.

Le réseau routier est assez bien maillé et revêtu, mais souvent de qualité moyenne. Le trafic routier est faible et dans l’ensemble la conduite ne pose pas de problème aux cyclistes.

Attention si vous faites route entre Arménie et Iran : depuis début 2023, la route M2 Erevan - Goris - Meghri est coupée par l'armée azerbaïdjanaise au niveau du col de Vorotan, entre Goris et Kapan. Nul ne sait quand ce barrage sera levé. Il faut passer par Tatev, et ce détour comporte un tronçon vraiment difficile à cause du report du trafic de transit poids-lourd (en particulier, les camions-citerne qui acheminent le pétrole iranien vers Erevan) sur cette route de montagne qui n'était vraiment pas prévue pour ça... On peut éviter le tronçon le plus dur en prenant le téléphérique Tatev - Halidzor. En heure creuse, il doit être possible d'y embarquer un vélo.

Vélo

Pas de conseils particuliers. Il y a très peu de cyclistes en Arménie. Le respect du Code de la Route est très "élastique" comme souvent en Orient, mais en général, les conducteurs ne sont pas agressifs.

Réparations

Quelques rares magasins à Erevan, pas grand chose ailleurs. Le site

https://cyclingarmenia.com/ donne quelques précieuses adresses. Pour les crevaisons, n'importe quelle échoppe "vulkanisatsia" en bord de route pourra vous aider à réparer.

Transports

Une ligne de train existe entre Erevan en Arménie et Tbilissi en Géorgie avec 16h de trajet…

Pour les transports locaux et courts trajets, il y a des marchroutkas et des bus-gazogène antédiluviens, avec sans doute rarement la possibilité de mettre le vélo.

Rouler au quotidien

Hébergements

Terrain de camping

rien de recensé

Camping sauvage

possible sur tout le territoire, mais dans le centre et le Sud, n’espérez pas trop de grasses pelouses

Auberge de jeunesse

Ce qui s'en rapproche le plus est appelé "hostel" en russe. Il y en a peu. On en trouve quelques-uns sur Booking ou sur des sites russes équivalents.

Hôtels

Chers dans les grandes villes. Si vous ne trouvez pas avec Google ou Booking, essayez "hostel" + nom de la localité sur le moteur de recherche russe Yandex. Ce sont de petits établissements intermédiaires entre hôtel et auberge de jeunesse.

Guesthouse / Chambre d’hôte / Pension chez l’habitant

Sous différents vocables, on retrouve souvent les mêmes services, entre 10 et 20 €  voire plus selon le nombre de repas. L’accueil y est sympa. C’est en dehors du camping sauvage, l’hébergement que l’on privilégiera. Si vous ne trouvez pas avec Google ou Booking, essayez "gostevoy dom" + nom de la localité sur le moteur de recherche russe Yandex.

Coup de cœur

  • à Vanadzor : Maghay B&B – 25 € 1/2 pension. Couple hyper-actifs et réactifs, parlant anglais. Même complet, ils vous trouveront une solution.
  • à Erevan, Rafael hôtel - 3 Teryan St, Yerevan 0001, Arménie - une guesthouse avec cuisine, moins de 10 € avec petit déjeuner et Wifi, impeccable, dortoirs spacieux.

Approvisionnements

Nourriture

Comme en Turquie, dans les restaurants de ville, toutes sortes de légumes farcis de viande hachée épicée et de riz, du caviar d’aubergine… en un mot la cuisine orientale mais aussi dans les gargotes de campagne (rare), des shashliks (nom russe) ou des chiche-kebabs (nom arabo-turc), des beurek (feuilletés au fromage ou à la viande), et héritage russe les coteletty… viande hachée indéfinie, largement panée et frite. Dans les restaurants, pensez à commander le pain, il n'est pas servi d'office. Le lavash est généralement meilleur que le pain en tranches.

Vous trouverez partout tomates, concombre, fromage et yaourt, du pain lavash, quelques charcuteries à la mode soviétique ou du savoureux pasturma. En été vous vous gaverez d’abricots, de cerises, de pastèques et de melons, et vous pourrez savourer du jus de grenade frais.

Eau

Les précautions d’usage pour l’eau du robinet, mais souvent consommable. Le centre et le sud sont arides, on sera donc prévoyant. Bière bon marché.

Réchaud

On oublie les réchauds à gaz et on privilégiera le réchaud à essence.

Internet/wifi

Peu de cybercafé, mais le wifi est répandu dans les villes et dans les guesthouses, sous réserve d’avoir son propre laptop.

Contacts

Les Français (et les autres aussi) sont bien accueillis. L’Arménien est d’un contact agréable, abstraction faite de la barrière des langues.

Peu de tourisme. Tenue vestimentaire adaptée pour la visite de certains lieux de culte. (Mais moins stricte qu’en Géorgie).

Enfants

Pas d’incompatibilité pour voyager avec des enfants.

Sécurité

Partout dans le pays, on est en sécurité. Les règles élémentaires seront observées, comme partout, dans les grands centres urbains et les lieux très populeux (gares routières, marchés etc).

Pour aller plus loin

Le site de Fred Ferchaux, riche en infos http://fred.ferchaux.free.fr/georgie/infogeo.htm

Site de Gérard Porcheret

Articles apparus dans la revue CCI

  • Donnez le numéro / date de la revue et mettre un lien vers le/les numéro à télécharger si possible
  • ......

Itinéraires

Un circuit très classique permettant de découvrir les diversités géographiques et géologiques du pays, les principaux sites historiques et religieux sans oublier bien entendu la capitale Erevan et une ascension (facile) sur le toit de l’Arménie

Environ 890 km parcourus en 21 jours avec un dénivelé positif cumulé de 12 500 m.

1/ Idée d'itinéraire en Arménie 890 km, 12 450 m de dénivelé positif

 
Lien vers l'Itinéraire

L’arrivée en Arménie se fait depuis la Géorgie par la route M7/E117 et qui devient M6/E001 en Arménie au-delà de la frontière de Bagratashen. Peu de circulation, le passage frontalier est rapide et l’altitude est de 450 m. On peut changer un peu d’argent à la frontière (à un cours raisonnable).

La route sinue dans la vallée verdoyante de la rivière Debed et 25 km après la frontière, on tournera à droite pour escalader la première difficulté jusqu’au premier monastère fortifié, Akhtala, perché sur un éperon rocheux à 750 m d’altitude. Vous serez sans doute le seul visiteur.

Le jour suivant, vous ne pourrez faire l’impasse sur les deux monastères exceptionnels (inscrits au patrimoine mondial) de Haghpat et de Sanahin. Mais ceux-ci également sont perchés à plus de 1 000 m d’altitude. La montée vers Haghpat est à fort pourcentage. On doit redescendre dans la vallée jusqu’à la ville minière d’Alaverdi où vous découvrirez un pont de basalte à une arche sur la rivière Debed avant de grimper jusqu’à Sanahin. L’alternative, à Alaverdi, vous pourrez mettre vélo et bagages dans le téléphérique qui vous fera faire l’économie d’une montée ardue. Redescendu vers la rivière, vous suivrez alors un canyon en direction de Vanadzor. Les passionnés pourront faire un écart vers l’Église d’Ozun (une guesthouse) ou pourquoi ne pas escalader la falaise vers les ruines du monastère rupestre de Kobayn.

Quelques passages durs précèdent un col à 1 370 m. Vanadzor est à 1 350 m d’altitude ( guesthouse B&B chez Magay). Après Vanadzor, on rejoindra Dilijan distant de 65 km en passant par un col assez facile à 1 878 m d’altitude. À Dilijan, de nombreuses guesthouses où vous pourrez laisser votre matériel afin de rejoindre – allégé, et ça grimpe – les monastères de Haghartsin et Goshavank, et revenir coucher à Dilijan. De là, l’excellente route M4 vous conduira vers l’étage suivant, le lac de Sevan en passant par le col du même nom. Un tunnel routier vers 1 900 m d’altitude n’est pas accessible aux vélos qui doivent emprunter l’ancienne route absolument déserte et bucolique par le col à 2 114 m d’altitude. On quitte alors les régions boisées pour arriver sur des alpages encore verdoyants en juillet. Puis c’est le Lac Sevan avec ses eaux bleues et là encore quelques monastères à visiter au passage notamment dominant le lac, Hayravank, dont la restauration devrait être maintenant terminée. Ne ratez surtout pas le cimetière de Noratus, facile d’accès à 2 km à gauche de la route M10. C’est LE site exceptionnel de la région, des milliers de tombes surréalistes avec leurs khachkars dressés dont des centaines ont plus d’un millénaire.

À Martuni, vous quittez le bord du lac pour escalader la chaîne de Vardenis que l’on franchit facilement au col de Selim, à 2 410 m d ‘altitude et vous bivouaquerez juste sous le col, près du caravansérail avec devant vous, une vue exceptionnelle sur le Vayot Dzor, la porte du Zangezour. Après une descente délirante vers la vallée de l’Arpa deux options. Pour les plus téméraires et passionnés de vieilles pierres, des dizaines de monastères, églises et forteresses s’offrent à vous, mais il faut le mollet solide. Plus facilement, après avoir rejoint la route M2 et traversé la localité d’Arpi, vous pourrez abandonner vos bagages dans un restaurant champêtre au bord de la rivière à 1 000 m d’altitude et faire un aller-retour dans une vallée magnifique jusqu’au superbe monastère de Noravank perché à 1 511 m.

La route M2 escalade d’abord deux cols à 1 800 m avant de descendre à deux pas de la frontière Azérie du Nakhitchevan. Vous remonterez alors vers le Nord dans l’immense plaine de l ‘Araxe, avec en point de mire constant, le Mont Ararat et son petit frère. Après la ville d’Ararat, vous irez vous perdre dans les vignobles et les cultures près de la frontière turque jusqu’au monastère de Khor Virap. Attention la capitale est proche et le weekend, la foule est là. En effet, on vient se marier ici…

Cette capitale, vous ne la rejoindrez pas immédiatement. Vous quitterez la route H8 à Burastan en direction d’Arevshat puis à Lanjazat ça commence à monter. Vous longerez le réservoir d’Azat, la route est mauvaise, déserte, traverse des paysages absolument désertiques avant de rejoindre la route M3 (au km 28 depuis que vous avez quitté la route H8) Et quelques kilomètres plus loin vous êtes à Garni (50 km entre Khor Virap et Garni). Peu d’emplacement de bivouac sauvage à proximité de cette localité, mais on trouve des guesthouses. Et surtout, et c’est pour cela que vous êtes là, le superbe temple hellénistique de Garni, incroyablement situé au-dessus des gorges de basalte de la rivière Azad. De plus, à 12 km, au fond de la vallée, une merveille, nichée dans un site unique, le monastère de Geghard, dont les églises troglodytes sont des merveilles. On évitera le dimanche et la foule…

Erevan n’est plus qu’à une trentaine de kilomètres

 
La montée vers le monastère de Noravank
 
Descente depuis le Col Selim

Nous quittons Erevan vers l’ouest, la sortie de la ville est aisée par le boulevard circulaire (si vous avez logé à la guesthouse Rafaël Hotel) et on rejoint la route M5 en direction d’Etchmiadzine distant de 25 km de la capitale. C’est le Catholicosats, c’est à dire le siège de l’autorité religieuse de l’Église arménienne… le Vatican Arménien…

Au passage vous aurez fait halte au km 20 pour découvrir les ruines de la cathédrale de Zvartnots et un peu plus loin, vous passez devant une première église, Saint Hripsime puis vous arrivez au Catholicosat, un ensemble religieux, cathédrale, monastère, le cœur spirituel de l’Arménie.

D’Etchmiadzine, vous repartirez vers le nord, par la route M3 que vous quitterez au bout de 10 km pour la route H19 qui vous emmènera découvrir le pont remarquable d’Oshakan le fleuve Kasagh daté de 1706 mais surtout l'église et ses kachkars, lieu de sépulture de Saint Mesrop Mashtots, le créateur de l'alphabet arménien. Puis la route commence à s’élever doucement sur les flancs de l’immense ensemble volcanique de l’Aragatz. Vous arrivez à Ashtarak, restez sur la route M3 et vers le km 53 vous êtes déjà à 1 400 m d’altitude et vous tournez à droite vers le monastère Ohanavank, au bord d’un canyon spectaculaire. Au-delà du canyon, un autre volcan, le volcan Ara. Quelques kilomètres plus loin, un autre monastère, Saghmosavank domine aussi le canyon. Un bivouac ici à 1 622 m d’altitude vous fera rêver. Vous aurez pris soin de vous ravitailler pour plusieurs jours…

Le lendemain, vous rejoignez la route M3 (à 3 km) et deux kilomètres plus loin, vous quittez cet axe pour une route à gauche, en pente douce à flanc de montagne vous permet de rejoindre au bout de 12 km la route H20, à l’altitude de 2 060 m, laquelle monte vers le Lac Kary au pied du Mont Aragatz. Désormais, il n’y a plus de village. La petite route étroite, parfois en mauvais état mais fréquentable s’élève sur les flancs dénudés et ventés du volcan. C’est le domaine des bergers nomades Yésidis, une communauté d’origine Kurde, monothéiste proche des Zoroastriens. Près des campements, les chiens, en groupes, peuvent être agressifs… Avec un peu de chance, vous assisterez à la traite des brebis ou partagerez yaourts ou fromage sous la tente de ces bergers. L’altitude se fait sentir et à 3 154 m, vous planterez la tente près du premier lac en contrebas de l’observatoire, ou à 3 200 m, près du restaurant. De là, le lendemain vous pourrez grimper à travers les névés et les champs de lave, sans difficulté, jusqu’au bord du cratère à 4 090 m d’altitude.

Vous redescendrez par la même route mais au km 14 de la descente, prenez la route à droite sur 5 km (descente puis montée) jusqu’à la forteresse d’Amber, encore un site surréaliste, forteresse et église étant perchées sur un éperon rocheux au milieu de nulle part…

À Agarak, au km 40 depuis le lac Kari, terme de la descente, vous rencontrerez la route M1/E691 vers 1 100 m d’altitude et vous la suivrez sur 15 km avant de bifurquer à gauche vers la cathédrale d’Arush, puis vous irez bivouaquer quelques kilomètres plus loin, près de la route M1 et du caravansérail d’Arush.

La route M1 prend ensuite la direction plein Nord et vous allez de nouveau tutoyer les 2 000 m à mi-chemin de la dernière grande ville Arménienne Gumri, seconde ville du pays à 1560m d’altitude. Le 7 décembre 1988 Gumri fut détruite à 60 % par un tremblement de terre. La ville achève sa reconstruction, mais la cathédrale Saint Signe, la plus touchée, n’est pas encore achevée.

En sortant de la ville on parcourt une immense pénéplaine cultivée et ventée puis on s’élève par un premier col jusqu’à 2 011 m d’altitude. On ne redescendra plus en dessous des 1 850 m. Ces hauts plateaux herbeux sont ventés et très désertiques. Les véhicules sont rares, les hameaux aussi, le décor est grandiose et au km 50 après Gumri on arrive à un dernier village Ghazanchi, à plus de 2 000 m d’altitude. La frontière Géorgienne est 3 km plus loin à 2 160 m d’altitude. La steppe herbeuse ondule sous le vent à perte de vue, parsemée de lac d’altitude bleu d’azur… Les cigognes planent dans l’air frais. Ici, l’hiver est rigoureux… c’est la Sibérie Arménienne…

 
 

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